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Les arnaques au travail à domicile prennent une nouvelle dimension en France, et cette fois-ci, les escrocs ont trouvé une méthode particulièrement redoutable. Des milliers de Français reçoivent chaque jour des appels mystérieux depuis des numéros britanniques commençant par +44. Derrière ces appels se cache un réseau d’arnaqueurs particulièrement organisé, basé principalement en Asie du Sud-Est.
Le scénario est bien rodé : les escrocs contactent leurs victimes par SMS ou messages privés avec une offre alléchante. « Nous avons repéré votre CV pour un travail à domicile« , annoncent-ils. Pour gagner la confiance de leurs cibles, ils proposent des missions simples et rémunérées : regarder des vidéos, évaluer des hôtels… Le piège se referme doucement, mais sûrement.
Les escrocs utilisent des numéros britanniques pour cibler les français
« Derrière se cachent en particulier des arnaques dites ‘à la tâche’. Elles ne sont pas nouvelles, cela fait déjà plus d’un an et demi qu’on en constate. La nouveauté, c’est que les escrocs appellent de plus en plus avec des numéros britanniques« , explique Centho, chasseur d’arnaqueurs reconnu.
Le phénomène prend de l’ampleur : les escrocs utilisent massivement des numéros britanniques commençant par +44 pour contacter leurs victimes. Cette nouvelle approche, particulièrement visible ces dernières semaines, marque un tournant dans leurs méthodes.
Ces groupes mafieux ont mis en place une véritable industrie de l’arnaque depuis l’Asie du Sud-Est, notamment en Birmanie, au Laos et au Cambodge. Pour masquer leurs traces, ils accumulent des numéros prépayés britanniques, souvent avec le préfixe 44-7, typique des numéros virtuels du Royaume-Uni.
Le plus inquiétant ? Ces organisations exploitent des travailleurs forcés venus d’Inde, du Kenya et d’Ouganda. Ces personnes, attirées par de fausses promesses d’emploi dans l’informatique en Asie, se retrouvent prisonnières dans d’immenses centres d’appels frauduleux.
On pourrait se demander pourquoi choisir des numéros britanniques ? La réponse est simple : les escrocs cherchent à se faire passer pour des entreprises anglaises prestigieuses. Cette astuce joue sur la confiance naturelle qu’inspirent les numéros internationaux, surtout ceux du Royaume-Uni.
Petit détail révélateur : impossible de rappeler ces numéros, ils s’avèrent non attribués. Et pourtant, des milliers d’appels en sortent chaque jour. Si l’utilisation de numéros britanniques n’est pas nouvelle, son intensification dans le cadre de l’arnaque à la tâche inquiète particulièrement les autorités. C’est un changement majeur par rapport aux anciennes méthodes qui privilégiaient WhatsApp ou les SMS.
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L’arnaque à la tâche évolue et se sophistique
L’arnaque à la tâche, vous connaissez ? Depuis fin 2022, les escrocs ont peaufiné leur technique, et le résultat fait froid dans le dos. On vous explique comment ils s’y prennent pour piéger leurs victimes.
Tout commence comme dans un conte de fées : des petites missions simples, comme rédiger des avis sur des produits, avec des gains alléchants de 60 à 200 euros par jour. Qui refuserait ? Pour donner encore plus de crédit à leur manège, les fraudeurs créent des sites Internet qui ont l’air plus vrais que nature, où les victimes peuvent suivre leur « cagnotte » en cryptomonnaie.
Au début, tout roule ! Les objectifs sont faciles à atteindre, et les petites sommes promises arrivent bien sur le compte. Mais voilà que le piège se referme petit à petit. Les escrocs proposent des missions soit-disant plus lucratives, mais attention : il faut d’abord investir de sa poche. Et là, surprise : ces nouvelles tâches deviennent mystérieusement impossibles à terminer dans les temps.
La pression monte d’un cran. « Vous n’êtes pas assez motivé« , « Vous pourriez gagner tellement plus« … Les malfaiteurs jouent avec les nerfs de leurs victimes. Et ça marche : beaucoup finissent par réinvestir encore et encore, espérant débloquer leur fameuse cagnotte.
Selon Humanity Research Consultancy, l’arnaque prend des proportions industrielles : près d’un million de personnes, exploitées dans des centres au Laos, au Cambodge et au Myanmar, participent à cette machination. Ces véritables usines à fraude ne laissent rien au hasard, adaptant même leurs stratégies aux variations du marché des cryptomonnaies.
Le plus inquiétant ? Ces sites frauduleux disparaissent du jour au lendemain. Mais ne vous y trompez pas, les escrocs ne font que changer de nom pour mieux recommencer ailleurs. C’est un véritable jeu du chat et de la souris à l’échelle internationale.
Les autorités dévoilent le réseau criminel
Un coup de filet spectaculaire vient de frapper le monde de l’arnaque à la tâche. Les autorités ont réussi à démanteler un réseau criminel d’envergure internationale. Sept personnes ont été arrêtées simultanément en France, en Israël et en Espagne. Cette opération a mis au jour un système de blanchiment d’argent particulièrement élaboré, avec des sociétés écrans dispersées dans toute l’Europe : Portugal, Hongrie, Croatie, Allemagne et Italie.
Le cerveau de l’opération ? Une équipe de Franco-Israéliens basée à Tel-Aviv. Ces escrocs ne faisaient pas dans l’amateurisme : « mules bancaires » et outils numériques sophistiqués leur permettaient de brouiller les pistes. Et les chiffres donnent le vertige : près de 4 millions d’euros ont été repérés sur des comptes suspects par les enquêteurs.
« On pourrait croire que ce sont des brouteurs qui appellent depuis des cybercafés en Afrique. Mais en réalité, ce sont d’importants groupes mafieux basés en Asie du Sud-Est : en Birmanie, au Laos ou au Cambodge »
Mais ce n’est pas tout ! Les investigations ont permis de découvrir une soixantaine de comptes en cryptomonnaies, avec des transactions atteignant les 130 millions de dollars américains. Les perquisitions ont fait mouche : montres de luxe, pierres précieuses et documents compromettants sont tombés dans les filets des enquêteurs.
Tout a commencé en 2022, quand un ancien chef d’entreprise français a failli tomber dans le panneau. Les escrocs, se faisant passer pour Iberdrola, une entreprise énergétique espagnole, avaient tenté de lui extorquer la modique somme de 1,5 million d’euros.
Cette belle prise est le fruit d’un travail d’équipe remarquable. Un juge d’instruction d’Annecy, les gendarmes de Haute-Savoie et la Section de recherches de Grenoble ont uni leurs forces. Sans oublier la précieuse collaboration d’Europol et des autorités espagnoles et israéliennes.
Mais l’histoire cache une autre réalité plus sombre : certains « escrocs » étaient en réalité des victimes. Ces personnes, souvent venues d’Inde ou d’Afrique, pensaient décrocher un poste d’informaticien ou d’assistant virtuel. Au lieu de cela, elles se sont retrouvées prisonnières de véritables usines à cyberfraude.
Une menace qui ne cesse de grandir
Les autorités françaises et internationales ne baissent pas les bras face à ces réseaux d’escrocs. Le récent coup de filet, avec ses saisies de plusieurs millions d’euros, montre bien l’ampleur du phénomène qui nous guette.
L’arnaque à la tâche, ce n’est pas une simple escroquerie de plus. Les malfaiteurs, confortablement installés en Asie du Sud-Est, peaufinent leurs techniques jour après jour. Fini le temps des simples messages WhatsApp, place aux appels sophistiqués depuis des numéros britanniques.
Mais derrière cette histoire se cache une double tragédie. D’un côté, des Français qui voient leurs économies partir en fumée. De l’autre, ces travailleurs forcés, prisonniers de véritables usines à arnaque, contraints d’appâter de nouvelles victimes. On ne parle plus d’une simple escroquerie, mais d’un véritable drame humain à l’échelle mondiale.
Alors, comment se protéger ? La vigilance reste notre meilleure alliée. Méfiez-vous comme de la peste des offres d’emploi trop alléchantes et des mystérieux numéros commençant par +44. Cette nouvelle forme d’escroquerie nous rappelle une chose : face à la cybercriminalité, c’est ensemble qu’il faut agir, par-delà les frontières.
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